samedi 20 novembre 2010

Pas pour vos yeux ...

J'ai hésité longtemps avant d'écrire ce message.
Chaque fois que je viens écrire ici en fait, j'hésite. J'hésite parce que je sais que certains lisent. Certains proches. Je ne veux surtout pas avoir l'air de la fille en manque d'attention. Ça fait tellement longtemps que je crie que j'ai mal que parfois j'ai l'impression que plusieurs ne pensent que je ne fais que continuellement crier au loup.

Je n'ai qu'un "point positif". Je suis lâche. Je suis peureuse. Je le suis au point où ma peur n'a pas encore eu de dessus sur ma rage. Les idées ne manquent pas; coma éthylique, médications, aspirines suivies d'un couteau, se jeter devant un train, se balancer par le cou dans le sous-sol. Par contre, j'ai toujours peur.

Je ne veux pas mourir. J'ai peur de la mort. Par contre, j'ai tellement envie de faire la peau à cette conne de fille qui a en dedans de moi. J'ai envie de voir disparaître cette conne qui aiment à en creuver, qui désespère pour des riens qui n'a jamais été capable de passer par dessus le fait que ses parents n'ont jamais réussi à dire les bons mots aux bons endroits et qui depuis, mendie de l'amour et de l'acceptation comme d'autres se prostituent. Aimes-moi et je ferai tout ce que tu voudras. Aimes-moi et je vais virer le monde à l'envers juste pour que tu me regardes avec d'autres yeux que ceux de l'indifférence ou ceux du jugement.

Ce soir, après été malade comme un chien deux fois. Je me suis retapée en boucle le film du voyage. Je me suis vu comprendre, je me suis vue apprendre cette merde d'informations que je redoutais depuis 10 ans. C'est génétique.

Je me vois surtout recevoir la nouvelle comme une baffe. Puis, je vois mon père, qui lui nit, comme toujours. Le monopole de la douleur à toujours été attribué à ma mère. Personne n'est plus ou n'est autant malade qu'elle. Je ne peux tout simplement être malade.

Puis je me demande rapidement si je veux le test. Puis je me dis rapidement que ça coute 3000 balles. Je n'ai pas les moyens.

Fin du film.

On revient à ce soir, on revient à ma douleur, on revient dans le bain où j'essaie de la calmer.

Puis je me dis, qu'est-ce que tu aurais fait si?

Qu'est-ce que j'aurais fait si j'avais été mon père, ma mère ... mon mari.

Et bien j'aurais remué ciel et terre. J'aurais tout fait pour je passe le test. Pour m'assurer, pour me rassurer. Comme je fais toujours. Je remue toujours ciel et terre, pour tout le monde. Pour qu'on m'aime un peu ...

Si peu.

Mon père n'a rien fait. Avait-il la possibilité de le faire. Oui.
Il ne l'a pas fait.

Comme une conne, comme toujours, je dis à qui veut bien l'entendre que je ne voulais pas du test, pas nécessaire, pas besoin.

C'est beau de me voir me convaincre moi-même. Je fais souvent ça.

Ça fait mal? Non.

Oui, ça fait mal, ça fait tellement que j'ai juste le gout de creuver.

En fait non, je n'ai pas envie de creuver. Je veux juste tuer Chiffon. Je veux juste tuer la guénille. Je veux être du marbre. Je veux être froide, sans coeur, je veux me foutre de tout le monde. Je veux surtout arrêter de mendier l'amour de mes parents que je n'ai pas reçu à travers tout le monde.

Le film repart, je me vois ado, faisant des strip-teases dans les party, pour les beaux yeux de mon ex qui aimait donc ensuite me trimballer comme un trophée. Jouer les filles faciles, ça attire la foule, ça attire l'attention, ça attire les hommes.

Je suis pathétique.

Je ne veux pas mourir. Je veux seulement plus souffrir. Je ne veux pas croire que la solution soit dans un pilule, dans du lithium ou dans une autre drogue à la con.

Si ce n'était que cela. Si je ne portais que ma propre douleur. Non, je me paie aussi le loisir de trimballer celle des autres, prise au hasard des rencontres.

Je me trouve sale, moche, nulle.

Si vous saviez le nombre de films qui jouent dans ma tête en ce moment.

Tous des drames.

Pensez ce que vous voulez.

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