Je ne sais pas par quel bout commencé. Il me semble que j'en ai tellement à digérer tout à coup.
Il a quelque chose de bien dans le fait que je sais que tu liras jamais ceci Petit ours brun, je n'aurai jamais de remords.
Quand je t'ai écrit cette semaine, je t'ai écrit au radar. Je t'ai écrit ce qui j'écris normalement à Bearling. Je ne l'ai pas fait parce que je sais que Bearling est occupé de ce temps-là.
Ce que je t'ai confié était terrible. Je t'ai confié une détresse, une détresse que je vivais par rapport à ma mère, un détresse dont j'ai honte aujourd'hui.
Je sais que tu te dis sûrement que je ne savais pas qu'alors que je te racontais que ma mère ne revenait pas, que mon père voulait la quitter, et que je voulais mourir, je ne "pouvais pas me douter" que ton père se battait alors pour sa propre vie et que deux jours plus tard ce serait fini.
Je sais aussi que lorsque tu as décidé de m'épargner, une fois de plus, en me cachant la vérité jusqu'à mon retour, tu l'as fait par pur altruisme et amour pour moi.
Tu as tellement une belle âme petit ours brun. Tu es tellement fort.
Par contre, ce qui me met hors de moi, c'est le fait que ... j'aurais pu voir venir. En fait ... j'ai vu venir.
Un peu avant l'action de grâces, j'ai rêvé que tu partais rapidement vers ton coin de pays car une "figure paternelle" n'était plus. Je n'avais pas vu avec conviction qui c'était. Je me rappelle que j'étais vraiment en détresse dans mon rêve car je ne pouvais pas être auprès de toi pour te soutenir.
Quand tu m'as dit que tu n'allais pas chez toi à l'action de grâces, tu te rappelles comment j'ai "over reacté" comment j'ai tenté de te convaincre d'y aller. Que ta mère serait heureuse etc etc.
Ce à quoi tu avais répondu en riant bien sûr: "Rha... mêles-toi de tes affaires poupée de chiffon"
Ça sert à quoi de voir arriver si l'on ne se croit pas soi-même? Et j'aurais pu te dire quoi de toute façon?
Je suis navrée petit ours brun. Je suis navrée de ne pas pouvoir être auprès de toi. Tu mériterais que je puisse le faire. Juste en l'honneur de tout ce que tu as fait et que tu fais toujours pour moi. En l'honneur du fait que tu m'as sauvé la vie deux fois. En l'honneur de ce que je dois à toi et à ton oncle qui vient aussi de perdre un frère.
J'ai l'impression de manquer à une dette d'honneur. Je sais que tu n'as pas besoin de moi. Tu es fort. Tu m'as dit que l'on se verrait quand tu reviendrais. J'avais l'impression que tu tentais plus de me rassurer qu'autre chose.
Voila une chose de régler.
Je vais écrire un courriel pour régler le reste à qui de droit ...
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