dimanche 31 octobre 2010

La curiosité et le mystère ...

J'adore les statistiques de Blogger. C'est toujours drôle de voir d'où les gens proviennent. De voir que des anonymes viennent ici de par le monde. Ils ne sont pas nombreux, mais tout de même.

Je me demande ce qu'ils viennent y voir, ce qu'ils viennent y chercher. J'avoue écrire ce blog plus pour moi qu'autre chose, je ne pense pas qu'il soit bien intéressant.

En tout cas, vous, les gens de passages, n'hésitez pas à me laisser un petit mot. Ça me ferait bien plaisir.

samedi 30 octobre 2010

Je pleure des flocons.

Si ce voyage pourra me démontrer une chose en particulier, c'est bien à quel point j'aime Bearling et Petit Ours Brun.

Ils sont venus passer la journée et une bonne partie de la journée et ils m'ont enduré avec mes histoires d'avion qui font peur (en fait ... c'est moi qui a peur de l'avion). Petit Ours Brun m'a dit 1938493284 fois que ça irait bien. Le pauvre, il semble à court de façon de me rassurer.

Bearling est arrivé déguiser en ours polaire! C'était un énorme costume de toutou. J'ai pu me coller sur lui et entendre que la tornade au fond de moi passe.

Qui peut se vanter, après avoir confier ses peurs à son nounours, que celui-ci vous fasse un câlin?

Dans la journée, il s'est mis à neiger. La première neige de l'année. Je trouvais que, même si, je déteste la neige, que ça cadrait tellement avec mon humeur. Je suis tellement triste que mes larmes sont grosses comme des flocons.

Je vous aime les gars. Je vous aime tellement!
Merci d'être toujours là pour moi.

P.S. Et Bearling, merci de référer ce site comme étant un "courriel". Bonne astuce! :-P

jeudi 28 octobre 2010

La preuve que dans la vie, faut juste un nom ...

Je vous invite à aller voir ceci. (avertissement : C'est vraiment de la m...)

http://www.youtube.com/watch?v=-nHGGAmJCYI&feature=player_embedded

Pour ceux qui l'aurait pas reconnu, l'ébouriffée, c'est Jada Pinkett Smith, la femme de Will Smith et la mère des deux supposés futurs petits prodigues hollywoodiens Jaden, qui a déjà joué au cinéma entre autre dans Karaté Kid version 2010 (je ne l'ai pas vu, je ne peux donc pas me prononcer) et de la pas du tout prétentieuse,Willow

Je suis la carrière de Will Smith depuis le temps de Fresh Prince of Bel-Air. Depuis toujours je l'adore. Il est drôle, il a un certain et quand il se commet à la chanson, ce n'est pas si terrible.

Jusque là, tout va bien. Jada, pas de commentaires sinon que la dame à l'air de penser qu'acter c'est sourire le plus grand possible.

Là où le poil commence à me redresser sur les bras c'est quand je vois que Madame Smith passe à Jay Leno et à David Letterman avec un groupe de garage miteux. Come on! Même quand j'étais la frontwoman du band le plus poche que j'ai eu, je sonnais mieux que ça! C'est quoi cette merde? Il les a payé combien Will pour que sa femme soit enfin de bonne humeur et qu'elle passe en primetime avec son groupe d'évadés de prison?

Facile passé à tous les shows de fin de soirée quand on s'appelle Madame Smith. Plus facile semble-t-il d'avoir un contrat de disque quand on est aussi "la fille de".

Willow a sorti récemment le single Whip my hair. Bon, avouons-le la dernière phrase que j'ai entendu un ver d'oreille de la sorte, c'est quand Kris Kross on sortit Jump. Le clip ... au secours! La petite a 9 ans! 9 ans! Elle danse comme Beyoncé, elle chante comme Rhianna mais elle a 9 ans! Elle est où la pogne? Whip tes cheveux tant que tu veux ma belle ... je pense pareil que ta place est dans ta salle de jeux à te demander qu'est-ce que tu vas mettre à Barbie.

Ai-je oublié de dire que tout le monde ont crié au génie quand miss a sorti son simple?

Suffit d'un nom, dans le cas présent : Smith !

The Yes Girl

J'ai longtemps été, en fait, je le suis encore passablement, la fille qui dit oui. Suffit de demander et je suis fidèle au poste, mieux qu'une scout.

Mes "clients" préférés: mes parents.

"Chiffon, maman doit aller à un rendez-vous, tu peux y aller avec elle?"

Oui

"Chiffon, maman vient d'avoir un accident, elle est à l'hôpital, tu peux la veiller je suis trop fatigué"

Oui

"Chiffon, maman passe la semaine à l'hôpital et ils demandent le support familial, tu peux être là dès 8h00 chaque matin?"

Oui

"Chiffon, maman sort de l'hôpital, elle doit avoir des soins, on peut habiter chez toi (pendant 3 mois)?"

Oui

"Chiffon, j'ai décidé de me faire opérer dans un pays étranger, tu peux t'occuper de tous les détails"

Oui

Je vous épargne bien sûr tous les détails reliés aux divers trucs que je fais pour eux et les impacts sur ma vie, ma santé, ma vie sociale, mon travail du temps (le nombre de cours que j'ai annulé pour eux ne se compte plus), ma vie de couple ... Mes parents demandent et quand ils ne reçoivent pas, ils passent au ton où la demande devient pratiquement un ordre.

Essayer de leur dire non? Presque impossible.

Se rendent-ils compte de ce que je fais pour eux?

Non.

Pourquoi?

Bien c'est normal, après tout, ils sont de bons parents qui m'ont donné gîte, nourriture, jouets(trop) durant toute mon enfance.

En fait, c'est ce qu'eux disent.

J'ai toujours aimé donner. J'ai toujours aimé partager. J'aime prendre soin. Par contre à un certain moment, on devient user, la vie devient pour une raison ou une autre difficile et on n'est plus capable de donner autant sans compter et ce, sans jamais vraiment recevoir.

En fait, mes parents ont arrêté de donner il y a environ un an. Je dis un an parce qu'avant cela, il n'y avait que ma mère qui était une espère d'égocentrique continuellement centrée sur son petit nombril. Mon père pataugeait et aimait m'avoir "de son côté". C'était "moins pire".

Depuis un an, ça ressemble un peu à cela.

"Papa, j'aurais besoin de ta voiture exceptionnellement ce soir, tu en as besoin"

Eh bien eh ... je sais pas ... je ... eh ... on peut en reparler plus tard tu veux?

"Papa, je suis un peu à court cette semaine, ça te dérange si j'avance ma paie d'une journée?"

Eh bien là ... bien ... pourquoi tu veux faire ça?

Pour être franche, ce sont les deux affaires que je lui ai demandé depuis 1 an.

Les autres choses ne m'impliquaient pas directement ou était pour le bénéfice d'une autre personne.

Bien sûr, je passe aussi par-dessus les choses que je fais sans que ce me soit demandé. La bouffe que j'ai fait peur eux récemment parce que si j'écoutais maman, papa était sur le bord de la crise cardiaque et que tout le long que je l'ai fait ma mère me disait quoi faire, quoi mettre, quel épice ajouter comme si je n'avais jamais fait de nourriture de ma vie.

Je passe sur le fait que j'ai fait seul avec mari toutes les conserves de l'année (avec l'aide de Bearling et de Petit Ours Brun par endroit) et que je lui demandais juste de bien vouloir venir les chercher, ce qui déjà avait l'air de représenter un effort titanesque ...


Ma psy me dit qu'ils ne se rendent pas compte de ce qu'ils font. Par contre, ce qui me rassure c'est qu'elle pense qu'il y a effectivement de l'abus. Parce que, eh oui, malgré tout cela, je continue de penser que je suis coupable et que je ne devrais pas râler contre mes parents. Après tout, ils m'ont tout donné. Je ne sais juste pas combien de temps je devrai leur en être redevable ...

mercredi 27 octobre 2010

Plonger?

Depuis deux semaines une question plane dans mon esprit.

Devrais-je replonger?

La plupart doivent se dire, bien sûr, mais dans quelle piscine?

Dans la piscine du travail et de l'entrepreneuriat.

J'y ai déjà gouté, ce fut un désastre digne de Katrina.

Il y a deux semaines j'ai lancé la bombe que je voulais repartir certains aspects de mon ancienne agence, chez les ours ça avait été très mal accueilli, en particulier chez les Grizzlis.

Puis, j'en ai parlé à mon psy, qui elle, trouve que je ne peux passer ma vie à plier du linge et à trier des factures grises pour mon père. Je dois vivre, m'épanouir, répendre de la couleur à tout vent.

Hier, j'ai eu une idée. Et si je me lançais dans les cours par internet? Je peux enseigner le français langue seconde (ok ok, je suis pas la déesse de l'orthographe, mais je sais comment enseigner une langue seconde à une personne ça c'est clair!) et l'anglais aussi. Après tout, l'anglais c'est la matière où je suis la meilleure.

J'en ai parlé à Grizzli-Mari et il semblait très correct avec l'idée.

Mais j'ai peur. Devrais-je replonger? Et si j'échouais encore?

C'est ce qui arrive quand on se plante, notre corps nous rappelle constamment que les cicatrices sont toujours là.

Mais bon, il parait que l'important quand l'on tombe, c'est de se relever.

Je plonge?

lundi 25 octobre 2010

Oh sweet Karma

La semaine dernière, Mari et moi avons renouvelé notre dossier d'assurance, par le fait même, nous avons augmenter/modifier certaines choses. Bien sûr qui dit augmentation dit test de santé.

En 2008, lorsque nous avions fait la démarche Mari et moi, l'infirmière qui était venu nous rencontrer l'avait fait dans les bureaux de mon ancienne agence. Elle avait posé quelques questions sur ce que nous faisions et s'était vite rendue compte que c'était en plein ce qu'elle cherchait pour sa fille.

Deux jours plus tard, sa fille était suivi par notre service.

Ce fut le début de beaucoup de problèmes. La mère était un genre de folle névrosée, la fille, une délinquante notoire. Bref, Elle m'a fait perdre énormément de temps. Personne ne voulait s'occuper de son cas. Bref, pas simple.

En juin quand je suis tombée malade, madame la folle a vu une occasion parfaite pour ne pas nous payer. Après tout quand la patronne n'est pas là, les clients dansent ...

Mari lui avait envoyé plusieurs lettres de recouvrement et la dame ne nous a jamais remis les 160$ qu'elle nous devait. Vous allez me dire que 160$ c'est peu, mais 160$ quand tu multiplies par le nombre de clients qui nous doivent de l'argent, ça finit par représenter un bon petit montant.

Hier, le téléphone sonna à la maison.

Je voyais que mari était plutôt évasif ...

(pour des raisons que vous comprendrez, je ne vais pas divulguer le nom de la voleuse)

- C'est qui? soufflais-je
- Infirmière. mima-t-il du bout des lèvres
- Demandes-lui son nom! Dis-je rapidement
- C'est quoi votre nom? ...X?
- X qui? demandais-je
- X qui reprit Mari

Bien sûr, elle ne voulut pas répondre.

Dans la vie professionnelle, il me semble, quand une personne me demande de m'identifier, et ce, particulièrement quand je n'ai rien à me reprocher, je m'identifie par le nom complet.

- Passes la moi, dis-je à Mari
- Regarde, je sais très bien qui tu es XYZ (comme dans j'ai dit son nom au complet). Lui sifflais-je avec rage.
- Je ne pense pas vous connaître.
- Bien regardes, moi je t'ai reconnu. As-tu l'intention de pointer ici avec un chèque?
- Pardon, je ne vois pas du tout de quoi vous parler.
- Bien je vais te rafraichir la mémoire. Ta fille a suivi des cours chez nous, tu n'as jamais payé.
- J'ai payé, j'ai donné le chèque à la dame, la propriétaire.
- Bien ça s'adonne que c'est moi et que j'ai jamais rien eu. Mon conjoint t'a envoyé 3 lettres pour que tu paies, tu n'as rien fait.
- Je ne vois pas de quoi vous parler.
- Regardes, je vais te faire ça bien bien facile. Tu te pointes avec un chèque ou tu nous envoie quelqu'un d'autre.
- Madame, je ne comprends pas de quoi vous parler.
- Bien oui ! C'est ça ...
- ...
- Ah pis même mieux que ça, je veux pas te voir la face ici, tu m'envoies quelqu'un d'autre!

Et petit téléphone fut raccroché!

Ahhh le karma ... Mari dit toujours, dans la vie, ou tu te fais justice toi-même et rapidement ou tu attends que la vie te l'offre sur un plateau.

Merci pour le plateau!

dimanche 24 octobre 2010

Le coeur dans la boue

Je n'arrive pas à expliquer pourquoi ni comment. Je sais pertinemment que ça n'a aucun sens, que j'exagère mais, j'ai l'impression qu'on m'a trainé le coeur de la  boue. À la minute où je suis remontée dans la voiture hier qui me ramenait à Drummond je me suis mise à pleurer.

Plus le temps avance, plus j'ai l'impression de retomber dans le vide. J'ai beau essayé plein de trucs, la visualisation, me projeter dans un autre monde, me dire que ça va bien aller. Je n'y arrive pas.

1. J'arrive pas à partir si loin du 2/3 de mes ours
2. J'arrive pas à me dire que je vais affronter tout cela sans eux.

En fait, je ne sais pas ce qui me pèse le plus dans l'histoire. Prendre l'avion ou le fait que je vais avoir peur, et que je vais sûrement "souffrir" et qui ne seront pas là.

Je suis contente de la relation que j'ai avec eux, par contre, j'ai souvent honte du fait que j'ai tellement tellement besoin d'eux à un point inimaginable. J'ai aussi honte de ma propre peur. Je leur ai verbalisé un peu, mais encore là, ils n'ont aucune idée de ce que ça me fait. Je n'ai jamais eu peur de la sorte, j'ai l'impression que je vais mourir.

J'ai un trou dans le coeur immense. J'ai juste une envie. Me cacher sous une couverture et ne plus jamais sortir de là.

J'ai peur les gars, vraiment vraiment peur.
 

vendredi 22 octobre 2010

Bravo Bearling!

Je suis full fière de toi !

Pourquoi?

Il y a un mois, j'avais eu un déclic. Pour la première fois de ma vie, je pensais à toi et je n'avais pas cette profonde haine qui m'envahissait, une haine qui bien sûr, ne t'était aucunement dédiée. C'était plutôt la haine de la situation. La haine d'une vie qui n'a souvent aucun sens. La haine qui était en fait un désespoir.

Réalisant cela, j'avais pris ton avis de décès qui depuis lors était accroché à mon frigo, me rappelant tous les jours la triste réalité; tu n'es pas en voyage d'affaires, tu n'es pas pas ailleurs, tu ne m'as pas abandonné. Tu es mort.

J'avais donc pris cet avis et l'avais solennellement déposé dans un coffre en bois dans ma chambre. Je n'avais pas eu la chance de te mettre en terre, pour une raison que je ne connais pas, ta blonde n'a jamais voulu nous dire où tu étais. Je me doute que tu lui avais demandé de le faire. Tu n'as jamais semblé comprendre pourquoi je visitais les morts... Tu le comprends sans doute maintenant.

Cette semaine, j'ai trouvé, parmi les boîtes emmêlées de mon ancienne vie, des photos du mariage de Bearling. J'y ai aussi trouvé une photo de toi et moi. La seule et unique preuve de la grande complicité que j'ai toujours eu avec toi. La photo est mal cadrée, j'y ai le teint blafard, mais dans nos yeux on a l'étincelle.

Quand je l'ai trouvé, j'ai éclaté en sanglot. Tu as eu beau me faire un tas de cadeaux avant de partir. Tu as eu beau t'assurer que je ne serais plus jamais seule, tu me manques. On ne peut pas remplacer une personne, ça ne se fait pas. Le cimetière est rempli d'irremplaçable. Mon cul oui ...

Ce matin, en faisant du ménage, mon regard s'est jeté sur la photo. En 2 secondes, j'ai pensé que tu étais en voyage d'affaires, mon subconscient s'est demandé, par réflex sans doute, si tu m'avais, comme les autres, abandonné. On a eu rapidement une réponse. Non, tu es mort.

La haine est revenue.

Ne peut-on jamais en guérir?

En ce matin du 22 octobre ...

Bearling, je pense full à toi!

Bears rule!

jeudi 21 octobre 2010

Kiséki?

Va sûrement être engagée dans la nouvelle troupe de chant classique de ma ville sans audition?



Moi! (lire: Mouah!)

mercredi 20 octobre 2010

Deux!

Au bureau de mon père, il y a deux gars dignes de mention en frais de beauté qui peuvent se pointer, vendeur sexy et agent d'assurance ...

Ils sont venus tous les deux dans la même journée!

Je suis comblée!

Ça t'apprendra ...

Lundi dernier c'était l'anniversaire de mon oncle. En me levant ce matin-là, et surtout parce que j'y avais pensé toute la semaine, je m'étais levée en me disant que je l'appellerais pour lui souhaiter bonne fête. Comme tous les matins, je m'étais levée et m'étais dirigée vers mon portable pour voir mes courriels quand je suis tombée sur celui-ci.

Chiffon, dis à ta mère que je n'irai pas faire le ménage ce matin, j'ai fait une crise d'angoisse cette nuit, je vais me recoucher.

Ni une ni deux, j'appelle maman pour lui dire de ne pas attendre oncle car il ne viendra pas. Aussi, je lui mentionne qu'il va se coucher et que pour ne pas le réveiller vaudrait surement mieux qu'on ne l'appelle pas aujourd'hui.

Puis n'écouta que mon envie de le faire rire malgré tout je lui réponds

Oncle, aujourd'hui, on va dire, qu'on est le 17.5 octobre pis que demain ce sera encore le 18, faque je vais te souhaiter bonne fête demain.

Je trouvais ça absurde de souhaiter de bonne réjouissance à une personne qui venait de se taper l'enfer, oui parce que pour moi, une crise d'angoisse, c'est l'enfer.

Qui est-ce qui s'est ramassé en 3 copies les remontrances de mon oncle parce que je ne l'ai pas appelé le jour pile de sa fête?

Ça m'apprendra à être gentille! 

Comment puis-je vous aider?

Il y a des jours comme cela où j'ai vraiment l'impression d'être une centrale de renseignements, d'être une agente de service après vente. D'être l' ombos ... non,  l'obous ... non, l'ombudsman, (voyons c'est quoi l'idée de mettre des mots suédois dans une langue déjà assez compliquée de même!) de toute une série de personnes.

Ce matin, 9h00, courriel de ma cousine N. "as-tu la liste des aliments irritants pour le Colon parce que là j'ai de la misère en c..."

Ma cousine vient de récemment découvrir qu'elle a le colon irritable et là, vraiment là, elle voit à quel point ça peut te scrapper une partie de vie.


Dois-je rappeler à la cour que j'ai cette fichue maladie  depuis 1979 et que tout le monde a toujours eu l'air de s'en foutre?

Bref, maintenant qu'elle vit cela, elle comprend toute l'ampleur, mais là, moi, sommité en matière de caca nerveux, je suis donc capable de lui donner toute l'info que j'ai là-dessus. Faux! Je suis capable. Mais elle ne peut pas en faire grand chose. Parce que chaque personne atteinte est différente, chaque personne vit cela différemment. Essayez donc de faire comprendre ça à une mère de trois enfants désespérée vous?

Résultats? J'ai passé 1h15 bien comptée à lui parler de nutrition, de gestion de stress, d'activité physique (de marche surtout, je peux pas lui parler de ce que je fais pas) . 

En fait tout allait presque bien, je savais que je perdais mon temps, je veux dire, je suis loin de Montignac, mais bon, je parle tout de même à la fille qui s'imagine que si tu prends du fromage bio pour faire ta poutine, elle devient nécessairement santé.  Bref, j'acceptais gaiement de perdre mon temps, de plus en plus précieux car mon voyage en Bulgarie approche à grand pas. (j'y reviens dans un paragraphe ou deux). Bref, tout allait bien jusqu'à ce qu'elle lâche la phrase ... Oui mais moi j'ai trois enfants!

Ah bien oui, c'est certain, c'est sûr, c'est une vérité. Être malade avec trois enfants, ça rend ça plus gros, plus important, pire. Quelle conne je suis de ne pas avoir pensé à ça avant!
Je fus sauvée par la cloche vers 11h30 lorsque mère très chère appela sur la deuxième ligne en panique pour me demander si je pouvais donc imprimer les trucs d'Air Canada pour les bagages.

Dois-je rappeler à la cour que ça 8500 fois qu'on parle de bagages avec mes parents mais que ça rentre par une oreille pour sortir illico par l'autre?

Parce que là eh ho attention! Pour elle se voyage là sera donc compliqué. Pour elle ce sera pire.
Qu'est-ce que j'omets de dire, bien, j'omets de dire qu'elle vient juste de raccrocher, qu'il est 12h05, que je me cours pour faire mon dîner car je dois partir travailler ... que je dois manger dans le calme... ahhh non c'est vrai, moi je suis malade mais ça compte pas. Ça fait trop longtemps que je le suis, je m'en plains pas et surtout surtout je n'ai pas trois enfants!

Qu'est-ce que la Bulgarie vient faire là-dedans me direz-vous? Pour ceux qui ne me connaissent pas, ma mère a la Sclérose en Plaques et nous partons, mon père, ma mère, Mari et moi pour la Bulgarie le 5 novembre pour qu'elle se fasse opérer. Longue histoire super compliquée, que je n'ai pas envie en ce moment car ohhh oui ... tab... L'ost... de téléphone sonne! Encore. Ma mère encore!

- Chiffon, peux-tu m'acheter une crème de jour et une crème de nuit et un démaquillant?

Dois-je rappeler à la cour que j'ai pas de char!!!!



mardi 19 octobre 2010

Autopsie d'une missive

Depuis que j'ai 10 ans, je corresponds. Les trois premières années, j'ai fait ça local ou disons restreint. J'avais trois correspondantes, une à Gatineau, une à Sturgeon Falls et une en France. Puis, quand je me suis mise à parler un anglais plus acceptable, j'ai commencé à m'adonner de façon très très assidue à ce passe-temps. J'y ai rencontré des gens merveilleux. Tel que Andrea, ma correspondante de l'Allemagne avec qui je suis en contact depuis 18 ans maintenant. Bref, jusqu'à ce que j'ai 22 ans j'ai correspondu. J'ai pris une petite pause de 2 ans, j'ai recommencé vers 24 ans ... ça n'a pas fonctionné à cause de mon travail et l'an dernier, alors que je quittais mon emploi, j'ai repris.

Bref, en gros, j'ai disons le, pas mal d'expérience là-dedans. Mais honnêtement c'est la première fois que je reçois une missive aussi insultante et sans aucune diplomatie. Je vous fais donc l'autopsie du message qui avait d'abord été écrit en anglais, mais, je ne traduis pas, je pense que la majorité peuvent comprendre (après tout je n'ai pas de temps à perdre, je suis beaucoup trop stressée! LOL)

"Hello, yesterday, I received your letter. I don't really know how to phrase this, but... it was not what I had expected. (Ah bon, d'accord, parce que toi dans un message du genre "Bonjour, je m'appelle une telle et j'aimerais correspondre avec toi, tu réussis à te créer des attentes!)

First of all, I am very sorry about what happened to your mom and that you must be pretty stressed. 
( Bien oui, parce que correspondre, c'est parlé de sa vie, malheureusement ma vie, de ce temps-ci c'est pas le carnaval de Rio, toutes mes excuses!)

Still, there are some things I have to say: I do not like typed letters.
(Et moi, j'aime pas les gens qui jugent trop rapidement. Si je tape mes lettres c'est que j'ai du mal avec mes mains. Arthrite et autre trucs ...)

Again, I am sorry about you being stressed, but if you can't find the time to actually write a letter, then maybe you should rethink being a penpal. 
(Eum attends là? J'ai posté ta lettre samedi, tu l'as reçu hier ... On parle de 2 jours ...)

Or I should have asked you about that, or whatever. Your letter wasn't really long. 
( Oui ça c'est un autre problème que j'ai tu vois, je préfère écrire 3 pages intelligentes que 10 pages de niaiseries vides de sens.)

I didn't like that either. I mean, sending a letter to your place isn't exactly cheap, it costs a lot and I could have four penpals in Germany for the same amount of money for the marks.
(Ahh bien je suis désolée que tu sois fauchée... mais si c'est le cas, tu devrais peut-être renoncé à avoir des correspondantes, parce que tu verras que c'est pas donné comme passe-temps.)

I won't be in a penpalship, where I am the only one doing the work.
(Je t'ai écrit un message pour te demander, tu m'as répondu oui, je t'ai réécrit avec un courriel plus détaillé pour parler de moi un peu et ensuite je t'ai envoyé une lettre ... décidément oui, tu as tout fait ma pauvre!)

Been there, done that. Please don't be mad.
(C'est ce qu'on dit normalement aux gens quand on est entrain d'agir comme une conne et qu'on veut pas qu'ils nous en veulent)

I would have asked you about these things, but I just thought, you knew all this.
(Oui, je sais en effet qui a des connes sur cette planète qui se formalise de bien des choses...)

I don't have a problem waiting for your letter if it takes you weeks or even months to reply. But I don't like receiving this little of a message, that's just not okay. Now, considering _again_ that you sounded pretty stressed... in case this was an exception, you can tell me and there won't be a problem. But if this is the way you do things, then I am afraid, I won't reply
(Attends là? Tu veux quoi? Que je me mette à genoux? Excusez-moi grande dame d'Allemagne, je ne savais pas que si nous n'écrivions pas un ode à votre beauté en 8 copies dans chaque lettre, il ne vaut guère la peine de vous entretenir!)

. Again: Please don't take this the wrong way. 
(Voir quelques lignes plus haut)

Take care, Ninjette"
(Va chier, Chiffon)

Oui parce que Madame en plus, est tellement au-dessus de tout cela qu'elle n'utilise même pas son vrai prénom.

Bien sûr, et étant donné que je suis quelqu'un de civilisée, je n'ai pas répondu cela. Quoique ça m'a traversé l'esprit. Mais dans ce genre de truc, je me dis tout le temps que si on répond par la bouche de ses canons (Frontenac, je t'aime!) ça prouve juste à quel point on est offensé.

Je lui ai répondu. "Time is precious, I won't let you lose yours"

La correspondance c'est comme la vie. Rare sont les personnes avec qui dès la première lettre ça clique instantanément, faut laisser la chance au coureur. Et bon, dans les premières lettres, les informations sont réduites, on y va au compte-goutte, à petite dose, petit à petit. Si je t'avais balancé la purée au premier tour, tu serais morte ma pauvre tache!

Et encore, cette manie qu'ont certaine de vérifier la qualité par la quantité. Si je t'écris 3 pages, c'est que j'ai de quoi dire pour trois pages, je ne vais pas me mettre à inventer pour faire plaisir à madame! C'est quoi cette connerie!

Bref, un bel exemple de tolérance et d'acception.

lundi 18 octobre 2010

C'est ridicule mais...

Ça me fait chier d'étendre mon linge sur la corde pour qu'il finisse par se salir sur la dite corde!

Merci de m'avoir lu!

dimanche 17 octobre 2010

La poupée de chiffon et les ours

J'aurais dû commencer par cela. Mais, ce dont je vais parler est tellement ce que j'ai de plus beau et de plus précieux dans la vie que j'ai toujours une certaine pudeur à en parler.

Il y a eu Boucle d'or et les trois ours. Moi je suis la poupée de chiffon et les trois ours.

Cette histoire est un peu compliquée. Même moi parfois je ne semble pas en comprendre tous les méandres.

Tout a commencé en 1995, peut-être avant. J'allais dans un collège privé que fréquentait aussi Bearling. À l'époque, j'étais très mal dans ma peau et je ne pouvais même pas concevoir qu'une personne pouvait avoir des sentiments pour moi. Je frôlais les murs, espérant que personne ne me remarque. Je n'ai jamais remarqué en fait que celui-ci pouvait en avoir.

Le secondaire 4 est arrivé, Bearling a changé d'école et de ville et pendant ce temps j'ai affronté ma pire terreur, les maths. Je ne sais pas trop comment ce gars, Ghyslain, était arrivé sur ma route. Ghyslain était une bolle incollable. Il était super bon en maths. On est devenu amis et après quelques temps, il s'est mis à me donner un coup de main.

Rencontrer Ghyslain m'avait ouvert la porte à tout un monde, le monde des "geeks". Ces gars au coeur d'or, dont souvent le coeur n'avait d'égal que leurs cerveaux. Tantôt artiste, tantôt scientifique, à la fois poète et guerrier, ces gars qui étaient contents d'être avec toi pas parce que tu avais des seins, mais bien parce que tu étais une personne, que tu avais des sentiments. Être avec un gars comme Ghyslain ou comme tous les geeks de son acabit, c'est se sentir éternellement une princesse ou une fleur ou le mélange des deux. Avec les geeks, tu es Caliope, tu es une muse.

Avec Ghyslain, je goutais à un peu de paradis chaque fois que je le rencontrais. Il écrivait des poèmes épiques à une belle dont je ne connaissais le nom qu'il me lisait avec un ton mélancolique. Je me perdais dans ses écrits rêvassant qu'un jour, mon chum de l'époque, un rustre qui me violentait, saurait m'aimer avec tant de passion.

Ghyslain était très ami avec Bearling. Bearling est revenu en plein milieu d'année pour aller fréquenter une école publique. Il a croisé mon copain de l'époque à plusieurs reprises. J'avais des nouvelles de lui par l'entre-mise de Ghyslain ou de mon copain, puis seulement par Ghyslain, j'avais eu la clairvoyance, sûrement la force que Ghyslain me donnait à l'époque, de larguer l'imbécile. Mais bon, soyons honnête, à l'époque, Bearling n'était qu'une connaissance.

C'était peu avant la fin d'année. Je me rappelais que je pleurais dans mon cahier de maths étant convaincue que j'allais y laisser ma peau et mon année. Je me traitais de nulle et de conne pour la xième fois.

- Arrêtes! m'avait alors dit Ghyslain.
- Non, je suis nulle, nulle à chier. Je suis conne, je suis imbécile.
- J'en connais un tas qui ne sont pas de ton avis.
- Ah oui? Ah oui? Qui ça? Arrêtes de niaiser, ok. Si j'étais si top que ça, j'aurais un chum.
- Je peux te nommer 4 personnes qui ne pense pas ça pentoute.
- Ah oui? Qui?
- (une personne dont je me rappelle plus du nom), Pierre-Étienne, Bearling et ...
- Et?
- Moi.

Ça avait été un choc. Je m'étais alors couvert de ridicule.

- Toi?
- Oui
- Mais Ghyslain, tu ... je ... tu peux pas être amoureux de moi?
- Pourquoi?
- Parce que tu es un génie et je suis une tarte.
- Dis pas ça ...
- Non, Ghys, tu peux juste pas ... ça n'a pas de sens.

Inutile de dire que ça avait quelques peu refroidi les liens entre nous.
La fin d'année était arrivée, puis le secondaire 5. Entre lui et moi ça n'avait jamais pu été pareil. Je m'en suis longtemps voulu.

Bearling est revenu en secondaire 5. Par contre, moi, en secondaire 5, je n'étais plus la même.
J'avais passé l'été à me faire une carapace, dure comme le roc. J'étais devenue une autre personne, une genre de rockeuse plastique. Je me foutais de tout et de tout le monde.

J'avais repris avec ce fou furieux qu'était mon ex. Il me faisait mal, mais à l'époque, je carburais au mal.

En entrant dans ma classe, je l'ai vu. Il était là, grand, élancé, basané. Ses cheveux qui tombait sur ses épaules. Ses t-shirts de Jimmy Hendrix. Ce fut le coup de foudre. Je l'avais croisé une fois après un spectacle, il m'avait dit que j'avais bien chanté, je ne l'avais plus revu, il était presque invisible. Mais là, en étant dans ma classe, je le voyais bien.

Étant devenue une mégère par contre, je prenais un malin plaisir à parler de lui avec Marie, une fille tout aussi malsaine que moi. Elle avait sûrement vu qu'il ne me laissait pas indifférente, elle l'avait dragué.

Je n'arrive pas à expliquer le magnétisme que j'avais pour ce gars. C'était comme un aimant, il se retrouvait partout sur mon chemin.

Le secondaire 5 s'était passé, on s'était un peu rapproché, ça ne plaisait guère à mon ex qui devenait de plus en plus violent et possessif.

Je vous épargne les détails entre ça et le jour où Mari m'a tendu la main pour me sauver. Mais je peux seulement vous dire que le 21 février 1997, nous fêtions l'anniversaire de Fred, j'ai été invitée et depuis ce jour-là, le beau brun aux cheveux longs ne m'a jamais quitté. Mari avait plusieurs amis, dont Bearling. Souvent quand je parle de Bearling, je dis toujours que ce gars-là a su qui j'étais à la minute où j'ai lui dit bonjour.
C'était en effet le cas. Il disait souvent que j'étais lui avec des boules (oui c'est cru, mais Bearling est comme ça.) au début, je n'y croyais pas vraiment. Encore là, je me disais que c'était sûrement une ruse pour me séduire. J'ai longtemps pensé que tous les mecs étaient comme mon ex. Tout pour que je me ramasse dans son lit ... Donc, avec Bearling, j'étais sur le frein un peu. On s'est "découvert" pendant 2 ans, puis nos routes se sont un peu séparée. Il est parti pour une autre ville et une série d'événements on fait en sorte que je suis devenue mal-à-l'aise avec lui et on s'est perdus de vue.

Encore aujourd'hui, je ne me pardonne pas les 5 ans que nous avons passé sans trop se parler, je sais pertinemment que c'est ma faute.

Fred avait toujours été présent dans ma vie. Plus les années avançaient, plus on se rapprochait. Fred est l'un des premiers qui a compris que dans ma vie j'ai besoin d'hommes. C'est con, mais c'est comme cela. J'ai besoin de présence masculine mais pas de n'importe quelle ... j'ai besoin de la présence des hommes du type de Fred, du type de Mari.

Fred a été là tous les jours de ma vie ou presque pendant 5 ans. Puis, un jour de juillet 2008, j'ai appris qu'il était malade, très malade.

J'ai nié instantanément, ignorant totalement les signes que je connais très bien ayant perdu plusieurs personnes de mon entourage par le cancer.

Ce fut rapide. Je lui ai dit adieu le 14 décembre 2008, il était venu souper chez moi une dernière fois. Les signes de la progression de la maladie étaient déjà visible sur son corps. Quand je l'avais embrassé avant qu'il ne parte ce soir-là tout en moi me disait que c'était fini.

Il a combattu seul, me laissant moi et bien des gens autour de lui en dehors de la bataille. Je commence à peine aujourd'hui a digéré tout ce qui s'est passé.

Il est parti en douce, en brave, sans personne à ses cotés, dans la nuit du 16 janvier 2009. Il a eu une mort qui lui ressemblait. Une mort pour les braves, une mort pour les courageux. Seul devant le gouffre, il a plongé.

Je ne vous dis même pas le sentiment de vide que j'ai ressenti quand il est parti. J'avais l'impression d'avoir perdu mon roc. Fred savait tout de moi, parfois même plus que Mari. Je pouvais tout lui dire, il ne me jugeait jamais.

Petit Ours Brun avait commencé a être présent dans ma vie depuis quelques mois. En fait, le jour où Fred a dû "me laisser" parce que le mal progressait trop vite en lui, ce jour de juin 2008 où il avait manqué un de mes spectacle, chose qu'il ne faisait jamais, moi et petit ours brun on s'était rapproché, il s'était blessé et je me suis inquiété, je sais pas à partir de là il a compris que je tenais à lui on dirait. Je n'avais pas fait de lien entre les événements avant que j'aie pu prendre suffisamment de recul pour voir le film complet.

Il m'a pas mal appuyé quand Fred est parti. Petit ours Brun fait partie de ses personnes qui consolent sans un mot, leurs seules présences calmant tous les maux.

Puis, il y a eu les funérailles. Bearling y était. On s'est assis ensemble, on a parlé et j'ai senti quelque chose qui ne s'explique pas. Je ne voulais plus le laisser partir jamais. Je voulais qu'on puisse être là l'un pour l'autre pour le reste de nos vies. Ça s'est fait rapidement. Je suis certaine que ça a fait la même chose pour lui aussi.

On a recommencé à se revoir, puis de plus en plus intensément. C'était la même chose du côté de Petit Ours Brun, il était de plus en plus là. En décembre 2009, j'avais besoin de Bearling pour faire le père Noël dans une fête d'enfants que j'organisais et de Petit Ours Brun qui est un fin photographe. Petit Ours Brun est quelqu'un de secret, de reclus, il ne parle pas à personne, ne se mêle pas trop aux gens. Puis, ce jour-là, Bearling est arrivé et a demandé à Petit Ours Brun comment j'allais. Je les ai vu au loin. Normalement, Petit Ours Brun aurait presque envoyé paitre la personne qui lui aurait parlé ainsi. Mais dès lors, ils se sont mis à parler. Je n'en revenais tout simplement pas. Je les regardais au loin, bouche bée.

Depuis, on ne se quitte plus. On forme un genre de clan, ils sont là pour moi, je suis là pour eux et je les aiment.

Je crois que Fred, avant de partir, m'a fait un cadeau, il s'est arrangé pour que je ne sois pas seule. Il m'a envoyé les trois ours, il s'est assuré du moins que j'en ai trois.

J'ai compris que ce type de geek, avec le temps, est un type bien différent. Je les appelle les ours. Ils sont toujours un peu de la même genre de corpulence, ils sont tendres et gentils, et la plupart adorent les poupées de chiffon. Je sais reconnaitre ce type de gars à des kilomètres.

J'ai la chance inouïe d'avoir ses trois ours là dans ma vie, et par ricochet, la femme et les enfants de Bearling et j'espère pouvoir toujours les compter parmi les miens.

Mon amour, je t'adore, merci pour tout ce que tu représentes pour moi. Je t'aime à l'infini et je te remercie d'être toujours présent dans ma vie malgré toutes les lubies.
Bearling, tu sais que ce blog existe, je te l'ai déjà dit 100 fois, mais je te le redis quand même, je t'aime.
Petit Ours Brun, tu liras sans doute jamais ceci, mais juste au cas, toi aussi tu le sais que je t'adore. Tu me mets les nerfs en boule, mais je t'aimerai toujours quand même.

Un petit pas pour le bras droit ...

J'ai rapidement parlé du bras droit de l'autre lors d'un post antérieur. Faut dire que l'une des choses les plus difficile que je fais dans mon nouveau travail c'est de compenser avec le fait que je ne suis "personne". Pour plusieurs personnes, surtout dans le beau monde phallocrate de l'impression, une secrétaire c'est surtout le truc qui répond au téléphone et qui sert de décoration à la réception. C'est la partie décorative d'ailleurs qui me fait le plus rire surtout, car je ne suis en rien physiquement décorative (je fais dans les 165 cm, je dois peser quelques 80 kg et quand je vais travailler, je me fais un point d'honneur de privilégier confort à esthétisme) bref, je ne fais pas du tout dans le look petite secrétaire charmante.

Cela dit, rares sont les clients de mon père qui me salue.

Hier, alors que j'ai été faire des emplettes avec Mari et Petit Ours Brun dans le but de se faire un souper qui selon moi fut un échec (dommage, ils cuisinent normalement tous le deux comme des dieux), j'ai rencontré le bras droit de l'autre et il m'a, salué.

Faut dire qu'attention. Il l'a fait tout d'abord par surprise, puis en souriant.

Je n'avais pas mes épaisses lunettes, je n'avais pas mon traditionnel chignon hideux, je portais un jeans qui me fait des fesses de ouf ... Bref, j'étais habillé en poupée pas juste en chiffon :-P.

On aurait dit que tout d'un coup, en sachant que je pouvais avoir l'air d'autre chose qu'un brocheuse, il pouvait me saluer.

Quelle attitude de plouque quand même.

Faut dire que venant d'un monde où le "bonjour ma petite madame" est monnaie courante, c'est bien de passer à un autre niveau.


Et mon Petit Ours Brun, tout autant dans le domaine de l'impression, tout sourire espiègle quand j'ai parlé de cela qui se penche et me souffle "Bonjour ma petite madame".

*Roulement de yeux*

samedi 16 octobre 2010

Ils étaient jeunes ... mais pas plus fous que les autres

Aujourd'hui auront lieu les funérailles des quatre jeunes hommes décédés  (je vous préviens certaines images sont difficiles) samedi dernier dans ma région. Quand je pense à eux, je ne peux aussi m'empêcher de penser à Gabrielle. J'imagine que vu les circonstances, je suis la seule qui fait un lien entre les deux événements. Peut-être pas non plus. En fait, ce qui arrive, c'est que pour les deux événements, j'ai connu, dans le cadre de mon "ancienne vie" pour de courts laps de temps, variant de quelques semaines à quelques mois,  3 des 5 victimes.

Dans les deux cas, je les ai pleuré. Je trouve tellement déchirant de voir de si jeunes vies fauchées.

Par contre, ce n'est pas ce qui me fait pleurer le plus. Ce qui me fait pleurer tout autant en fait, c'est le "traitement médiatique". Les qu'en dira-t-on.

Je pense que tout le monde, à un moment ou à un autre de sa vie l'a inconsciemment mis en danger. Qui n'a pas fait des bêtises étant jeune? Qui ne s'est jamais dit maintenant adulte "Mon Dieu, j'aurais pu me tuer, c'était con"?

Moi-même, une fille passablement calme et sans histoire, j'ai fait une super connerie un beau soir d'été. Durant mon adolescence les Smashing Pumpkins faisaient fureur. Et lorsque leur clip 1979 est sortie, avec la fille qui sortait la moitié du corps par la fenêtre d'un véhicule en marche, j'ai eu le gout d'essayer. J'aurais en effet pu me tuer.

Est-ce que je suis une jeune droguée folle sans cervelle pour autant? Non.

Est-ce que Carl l'est? Non. Est-ce que Jessyka l'est? Non plus. À la différence de moi et de sûrement plusieurs d'entre-vous, Carl et Jessyka se sont fait prendre. Dans le cas de Carl, il y a laissé sa propre vie, dans celui de Jessyka, celle de son amie et je suis certaine que les images de cet événement la hante depuis et vont encore la hanter longtemps.

Lorsque Carl a appuyé sur l'accélérateur cette nuit là, il se disait sûrement qu'il allait ressentir l'adrénaline que l'on cherche tant quand on est jeune. Qu'il briserait un loi. Qu'il ferait une connerie. Se disait-il qu'il allait mourir et tuer ses trois amis. Sûrement pas.

Détrompez-vous, je ne suis pas entrain de dire que ce qu'ils ont fait est bien. Je suis seulement entrain de dire que s'ils faut leur jeter la première pierre, et bien qu'on me la lance à moi aussi.

Depuis le début de cette histoire, j'entends toutes sortes de choses. "Les jeunes ne font attention à rien" "Ils auraient pu tuer des innocents" ... Oui, je suis d'accord, c'est d'ailleurs pour ça qu'on appelle cela un accident.
C'est grave, irresponsable. C'est terrible. Mais qui n'a pas d'histoires semblables à raconter? On parle de mettre un couvre-feu pour les jeunes. Va-t-on aussi mettre un couvre-feu pour les vieux qui conduisent en état d'ébriété. Car croyez-moi, il y en a. Pas plus tard que voilà 10 ans de cela, mon beau-père se promenait saoul presque 3 fois semaine. Il ne s'est jamais fait prendre.

On se met tous les jours en danger. Tous les jours on fait des gestes imbéciles qui peuvent nous mettre nous ou les autres en danger. C'est parfois banal, mais seulement le fait de ne pas marcher du bon côté de la rue, de la traverser au mauvais endroit peut devenir fatal. Quand une personne se fait happer dans de telles circonstances, est-ce qu'on la traite instantanément de sans cervelle?

Je fais partie de celle qui veut en parler. Qui veut raconter cette histoire à beaucoup de gens. Je suis de celle qui espère que le prochain qui appuiera sur accélérateur pensera à Carl. Que la prochaine qui voudra faire du car-surfing, pensera à Gabrielle. Je suis aussi de celle qui dit qu'au lieu de lancer des pierres, qu'au lieu de juger, il faut consoler. Il faut parler, il faut montrer à ceux qui reste que ces gestes-là peuvent être fatals. Ils faut surtout penser à ses familles qui présentement pleure les leurs et qui n'ont pas le goût de se faire mettre le nez dans la bêtises que leur fils ou leur fille a fait. La douleur de la perte est suffisamment grande. Il n'est pas nécessaire d'en rajouter.

Salut les gars! Salut Gabi! Reposez en paix.

vendredi 15 octobre 2010

Crime contre l'humanité

Je ne pense pas pouvoir vous parler longtemps. Je suis présentement recherchée à travers le Canada et sûrement dans 5 ou 6 états des États-Unis. J'ai fait une chose impardonnable et inconcevable. Je mérite la pendaison par les trous de nez jusqu'à ce que je puisse m'y introduire une boîte de mouchoir au grand complet.

Mon crime: J'ai demandé un sac en plastique pour mes achats hier chez Winners. Je sais, je n'ai aucun alibi. Je suis une tare, je devrais gagner le prix Darwin. Greenpeace devrait venir me brûler illico sur la place publique. Du moins, c'est ce que les yeux de la cliente derrière moi et ceux de la caissière m'ont dit.

Un instant! Oui, ok, j'ai demandé un sac de plastique car je n'avais pas de sac réutilisable avec moi. Mais, j'étends mon linge sur la corde d'avril à novembre. Le reste du temps j'en laisse sécher à l'air libre plus souvent qu'autrement. Je n'ai pas de voiture par choix. J'ai eu personnellement au total dans ma vie deux voitures de 2000 à 2010 (le deuil de ma superbe Altimette Mes produits d'entretien ménager son à 90% bio, ou vert, ou écolo. Je cultive mes légumes plusieurs mois par année. Je mets en conserve moi-même les surplus. Mon chum a fait du covoiturage pendant 7 ans pour se rendre à son travail avec deux autres gars. Je prends l'option végétarienne quand c'est possible le midi. Je composte. Je n'ai aucun problème à aller dans les comptoirs familiaux ou à l'armée du salut pour m'habiller, il en va de même pour bien des choses dont certains meubles. Je vais au marché et j'achète local dès que c'est possible. Quand il fait beau, je prend mon sac à dos et je vais à l'épicerie ou faire certaines emplettes à pied. Alors venez pas me faire chier avec un seul mini et ridicule sac de plastique!

Surtout que détrompez-vous là, le dit sac ne s'est pas retrouvé instantanément dans les vidanges, non. Je le conserve précieusement avec mes autres sacs de plastique (oui en plus je suis une récidiviste) que je vais réutiliser pour transporter un lunch, mettre des vidanges, transporter une chose vers un autre endroit ...

Bref, je vous laisse, la GRC vient de frapper à ma porte.

mercredi 13 octobre 2010

La poule pondeuse

Depuis que j'ai fermé mon agence, je travaille avec mon père.
Ceux qui ont suivi mes blogs précédents vont sûrement crier au scandale, mais, je n'avais pas le choix. Je vous entend d'ici, mais vos "on a toujours le choix" ne m'atteignent pas. Pourquoi? Parce que je n'ai vraiment pas le choix.


Si l'agence m'a appris une chose, c'est bien que je ne peux tout simplement pas me fier à mon corps. Mon corps est un traître. Il ne peut pas travailler plus que 15 heures semaines sous peine de "crash" majeur et il attrape tout de la H1N1 jusqu'à la R2D2 (oui oui, j'ai décidé que ça existait bon!)


Mais bon, ce n'est pas le point. Le point c'est que je travaille avec mon père maintenant.


C'est comment? C'est l'horreur. 
Pourquoi? Ce n'est pas mon genre mais je vais y aller point par point.


Premièrement, j'y fais la pire des pires jobs. La raison pour laquelle j'avais décidé de faire des études, la seule et unique chose que je ne voulais pas faire dans la vie. Je suis ... secrétaire.


Deuxièmement, je suis dans un monde d'homme. Plaisant, bien sûr pour la croqueuse que je suis, mais quel drame de constater que depuis un an, quatre hommes dignes d'avoir fait relever mon sourcil se sont présentés ici et parmi eux je compte mari quand il venait me chercher et Petit ours brun qui m'a fait trois visites surprises. Sinon il y a vendeur-sexy et le bras de l'autre, mais bon, le bras de l'autre, dès qu'il ouvre la bouche, il perd 40 points sur l'échelle de Chiffon.


Troisièmement, c'est drabe. Les murs du bureau sont beiges, les gens ne sourient pas et je passe le plus clair de mon temps à faire des calculs, je détestais les maths pour en faire une maladie quand j'étais jeune et voilà que je dois balancer à chaque fin de mois.


Quatrièmement, je trouve ça très peu nourrissant intellectuellement, c'est un travail qui est répétitif est ennuyant. Souvent, je me tourne les pouces car je réussis à faire tout ce que j'ai à faire avec la moitié du temps prévu par mon quart de travail.


Cinquièmement, encore de nos jours, c'est un travail qui est très "diminué". Je me fais snobber par tout et tout le monde, de la petite conne d'ingénieur qui ne se rend pas compte que j'ai exactement le même nombre d'années d'études qu'elle, jusqu'à tout le monde qui m'appelle "ma petite madame" ou tout simplement pas.


Mais le pire, le pire dans tout cela, c'est lorsque mon père veut me faire écrire une lettre pour je ne sais quelle lubie et qui me dit entre deux phrases, démontrant une fois de plus la totale inutilité de ma tâche et surtout l'absolu manque d'envie de s'y consacrer lui-même et qui me dit : "Bah, tu vas me trouver de quoi, après tout tu es une poule pondeuse"


Cocottement vôtre!

C'était un 13 octobre ...

Je suis une fille de périodes.
J'ai eu ma période docile, de 0 à 12 ans.
Ma période dérangée de 12 à 16 ans.
Ma période démoniaque de 16 à 19 ans.
Ma période drabe de 19 à 24 ans.

Le 13 octobre de cette année là. J'avais commencé ma période workaholic. Dans le but de plaire à Mari (c'est un problème dans ma vie ça, plaire) j'avais fondé une agence aidant les enfants et les adultes en difficulté d'apprentissage.


Ce fut une période trouble où, malgré le fait que je vous ai parlé de la "période diabolique" je me suis grandement perdue, la dégringolade à durer des années et à eu une fin abrupte le 16 janvier 2009. Un stop immense. Une coup de poing sur la gueule. Fred est décédé.


Je vois toutes ses époques comme des chiffons. Je vois ses époques comme ce qui m'a construit, détruit, formé, déformé ...


Depuis, je ramasse les restants et je tente de reconstruire un chiffon à la fois, je trie le bon du mauvais, je tasse les chiffons noirs, je conserve les roses.


C'est long, je cherche souvent des ciseaux pour me couper de partout, mais j'ai bon espoir de me reconstruire.


C'est mon histoire.
Bienvenue chez moi.