jeudi 28 octobre 2010

The Yes Girl

J'ai longtemps été, en fait, je le suis encore passablement, la fille qui dit oui. Suffit de demander et je suis fidèle au poste, mieux qu'une scout.

Mes "clients" préférés: mes parents.

"Chiffon, maman doit aller à un rendez-vous, tu peux y aller avec elle?"

Oui

"Chiffon, maman vient d'avoir un accident, elle est à l'hôpital, tu peux la veiller je suis trop fatigué"

Oui

"Chiffon, maman passe la semaine à l'hôpital et ils demandent le support familial, tu peux être là dès 8h00 chaque matin?"

Oui

"Chiffon, maman sort de l'hôpital, elle doit avoir des soins, on peut habiter chez toi (pendant 3 mois)?"

Oui

"Chiffon, j'ai décidé de me faire opérer dans un pays étranger, tu peux t'occuper de tous les détails"

Oui

Je vous épargne bien sûr tous les détails reliés aux divers trucs que je fais pour eux et les impacts sur ma vie, ma santé, ma vie sociale, mon travail du temps (le nombre de cours que j'ai annulé pour eux ne se compte plus), ma vie de couple ... Mes parents demandent et quand ils ne reçoivent pas, ils passent au ton où la demande devient pratiquement un ordre.

Essayer de leur dire non? Presque impossible.

Se rendent-ils compte de ce que je fais pour eux?

Non.

Pourquoi?

Bien c'est normal, après tout, ils sont de bons parents qui m'ont donné gîte, nourriture, jouets(trop) durant toute mon enfance.

En fait, c'est ce qu'eux disent.

J'ai toujours aimé donner. J'ai toujours aimé partager. J'aime prendre soin. Par contre à un certain moment, on devient user, la vie devient pour une raison ou une autre difficile et on n'est plus capable de donner autant sans compter et ce, sans jamais vraiment recevoir.

En fait, mes parents ont arrêté de donner il y a environ un an. Je dis un an parce qu'avant cela, il n'y avait que ma mère qui était une espère d'égocentrique continuellement centrée sur son petit nombril. Mon père pataugeait et aimait m'avoir "de son côté". C'était "moins pire".

Depuis un an, ça ressemble un peu à cela.

"Papa, j'aurais besoin de ta voiture exceptionnellement ce soir, tu en as besoin"

Eh bien eh ... je sais pas ... je ... eh ... on peut en reparler plus tard tu veux?

"Papa, je suis un peu à court cette semaine, ça te dérange si j'avance ma paie d'une journée?"

Eh bien là ... bien ... pourquoi tu veux faire ça?

Pour être franche, ce sont les deux affaires que je lui ai demandé depuis 1 an.

Les autres choses ne m'impliquaient pas directement ou était pour le bénéfice d'une autre personne.

Bien sûr, je passe aussi par-dessus les choses que je fais sans que ce me soit demandé. La bouffe que j'ai fait peur eux récemment parce que si j'écoutais maman, papa était sur le bord de la crise cardiaque et que tout le long que je l'ai fait ma mère me disait quoi faire, quoi mettre, quel épice ajouter comme si je n'avais jamais fait de nourriture de ma vie.

Je passe sur le fait que j'ai fait seul avec mari toutes les conserves de l'année (avec l'aide de Bearling et de Petit Ours Brun par endroit) et que je lui demandais juste de bien vouloir venir les chercher, ce qui déjà avait l'air de représenter un effort titanesque ...


Ma psy me dit qu'ils ne se rendent pas compte de ce qu'ils font. Par contre, ce qui me rassure c'est qu'elle pense qu'il y a effectivement de l'abus. Parce que, eh oui, malgré tout cela, je continue de penser que je suis coupable et que je ne devrais pas râler contre mes parents. Après tout, ils m'ont tout donné. Je ne sais juste pas combien de temps je devrai leur en être redevable ...

2 commentaires:

  1. Dans l'incertitude, vas-y kif-kif. Un an de soin pour un an de soin. D'après mes calcul, tu arrives à la fin de ton prêt ;)

    Bonne hypothèque.

    Je t'aime
    XXX

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