vendredi 22 octobre 2010

Pourquoi?

Il y a un mois, j'avais eu un déclic. Pour la première fois de ma vie, je pensais à toi et je n'avais pas cette profonde haine qui m'envahissait, une haine qui bien sûr, ne t'était aucunement dédiée. C'était plutôt la haine de la situation. La haine d'une vie qui n'a souvent aucun sens. La haine qui était en fait un désespoir.

Réalisant cela, j'avais pris ton avis de décès qui depuis lors était accroché à mon frigo, me rappelant tous les jours la triste réalité; tu n'es pas en voyage d'affaires, tu n'es pas pas ailleurs, tu ne m'as pas abandonné. Tu es mort.

J'avais donc pris cet avis et l'avais solennellement déposé dans un coffre en bois dans ma chambre. Je n'avais pas eu la chance de te mettre en terre, pour une raison que je ne connais pas, ta blonde n'a jamais voulu nous dire où tu étais. Je me doute que tu lui avais demandé de le faire. Tu n'as jamais semblé comprendre pourquoi je visitais les morts... Tu le comprends sans doute maintenant.

Cette semaine, j'ai trouvé, parmi les boîtes emmêlées de mon ancienne vie, des photos du mariage de Bearling. J'y ai aussi trouvé une photo de toi et moi. La seule et unique preuve de la grande complicité que j'ai toujours eu avec toi. La photo est mal cadrée, j'y ai le teint blafard, mais dans nos yeux on a l'étincelle.

Quand je l'ai trouvé, j'ai éclaté en sanglot. Tu as eu beau me faire un tas de cadeaux avant de partir. Tu as eu beau t'assurer que je ne serais plus jamais seule, tu me manques. On ne peut pas remplacer une personne, ça ne se fait pas. Le cimetière est rempli d'irremplaçable. Mon cul oui ...

Ce matin, en faisant du ménage, mon regard s'est jeté sur la photo. En 2 secondes, j'ai pensé que tu étais en voyage d'affaires, mon subconscient s'est demandé, par réflex sans doute, si tu m'avais, comme les autres, abandonné. On a eu rapidement une réponse. Non, tu es mort.

La haine est revenue.

Ne peut-on jamais en guérir?

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