mercredi 13 octobre 2010

La poule pondeuse

Depuis que j'ai fermé mon agence, je travaille avec mon père.
Ceux qui ont suivi mes blogs précédents vont sûrement crier au scandale, mais, je n'avais pas le choix. Je vous entend d'ici, mais vos "on a toujours le choix" ne m'atteignent pas. Pourquoi? Parce que je n'ai vraiment pas le choix.


Si l'agence m'a appris une chose, c'est bien que je ne peux tout simplement pas me fier à mon corps. Mon corps est un traître. Il ne peut pas travailler plus que 15 heures semaines sous peine de "crash" majeur et il attrape tout de la H1N1 jusqu'à la R2D2 (oui oui, j'ai décidé que ça existait bon!)


Mais bon, ce n'est pas le point. Le point c'est que je travaille avec mon père maintenant.


C'est comment? C'est l'horreur. 
Pourquoi? Ce n'est pas mon genre mais je vais y aller point par point.


Premièrement, j'y fais la pire des pires jobs. La raison pour laquelle j'avais décidé de faire des études, la seule et unique chose que je ne voulais pas faire dans la vie. Je suis ... secrétaire.


Deuxièmement, je suis dans un monde d'homme. Plaisant, bien sûr pour la croqueuse que je suis, mais quel drame de constater que depuis un an, quatre hommes dignes d'avoir fait relever mon sourcil se sont présentés ici et parmi eux je compte mari quand il venait me chercher et Petit ours brun qui m'a fait trois visites surprises. Sinon il y a vendeur-sexy et le bras de l'autre, mais bon, le bras de l'autre, dès qu'il ouvre la bouche, il perd 40 points sur l'échelle de Chiffon.


Troisièmement, c'est drabe. Les murs du bureau sont beiges, les gens ne sourient pas et je passe le plus clair de mon temps à faire des calculs, je détestais les maths pour en faire une maladie quand j'étais jeune et voilà que je dois balancer à chaque fin de mois.


Quatrièmement, je trouve ça très peu nourrissant intellectuellement, c'est un travail qui est répétitif est ennuyant. Souvent, je me tourne les pouces car je réussis à faire tout ce que j'ai à faire avec la moitié du temps prévu par mon quart de travail.


Cinquièmement, encore de nos jours, c'est un travail qui est très "diminué". Je me fais snobber par tout et tout le monde, de la petite conne d'ingénieur qui ne se rend pas compte que j'ai exactement le même nombre d'années d'études qu'elle, jusqu'à tout le monde qui m'appelle "ma petite madame" ou tout simplement pas.


Mais le pire, le pire dans tout cela, c'est lorsque mon père veut me faire écrire une lettre pour je ne sais quelle lubie et qui me dit entre deux phrases, démontrant une fois de plus la totale inutilité de ma tâche et surtout l'absolu manque d'envie de s'y consacrer lui-même et qui me dit : "Bah, tu vas me trouver de quoi, après tout tu es une poule pondeuse"


Cocottement vôtre!

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